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7 expressions mal employées : ne tombez plus dans le piège !

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Expressions de la langue française mal utilisées

Certaines expressions sont souvent mal utilisées, tant au niveau du sens que de l’orthographe. Il faut dire que la langue française s’y entend en matière de chausse-trappes, et semble prendre un malin plaisir à nous faire des croche-pieds, comme si elle se riait de nous voir trébucher.

Passons à la loupe sept d’entre elles, souvent malmenées par nos contemporains, pour ne plus tomber dans le piège !

 

Faire long feu : définition

L’expression signifie échouer, manquer son but. Elle remonte à l’époque des premières armes à feu, lorsque les canons et fusils devaient être chargés avant chaque tir. L’opération ne fonctionnait pas à chaque fois, la poudre humide pouvant s’éteindre ou mettre du temps à se consumer.

« Faire long feu » évoque donc une action qui conduit à un échec. L’expression ne doit pas être confondue avec « ne pas faire long feu », qui repose sur l’image d’un feu de paille, et qui évoque une action brève.

Au temps pour moi… et non « autant pour moi »

Dans le langage militaire, « au temps ! »  signifie que l’on reprend un mouvement depuis le début, suite à une erreur.

On dit donc « au temps pour moi » pour admettre son erreur, et pour signifier que l’on va reconsidérer son point de vue.

Bayer aux corneilles… et non « bâiller aux corneilles »

Le terme bayer  signifie rester bouche bée (rester la bouche ouverte), ce qui est la position physique lorsqu’on bâille. Ce terme ancien n’est plus utilisé que dans l’expression « bayer aux corneilles. »

Une troisième orthographe est également possible : bailler. Sans son accent circonflexe, c’est un terme ancien dérivé du bail  qui signifie donner.

Faire bonne chère… et non « faire bonne chair »

Le sens ancien signifiait faire bonne figure, être aimable (le mot chère  venant du latin cara, qui signifie visage). Mais au XVIIe siècle, l’expression signifie bien faire ripaille, se goinfrer.

L’expression « faire bonne chère » vient donc du fait que faire bonne figure supposait de bien accueillir ses invités, ce qui laissait présager un repas agréable et copieux.

Tant s’en faut… et non « loin s’en faut »

L’expression « loin s’en faut » est une erreur. Elle est issue d’une confusion entre les expressions « loin de là » et « tant s’en faut ».

Il convient d’utiliser « loin de là » pour repousser une affirmation (exemple : « elle n’est pas idiote, loin de là ! ») et « tant s’en faut » ou « il s’en faut » pour souligner un écart, une différence (exemple : « je n’ai pas réussi cette épreuve, il s’en faut. »

Par acquit de conscience… et non « par acquis de conscience »

Le mot vient du verbe acquitter et non acquérir. L’expression« par acquit de conscience » désigne le fait d’être sûr de sa conscience. L’acquit désignait originellement la reconnaissance écrite d’un paiement (d’où la mention « pour acquit » utilisée sur les documents liés à un règlement).

De plain-pied… et non « de plein-pied »

« Plain » renvoie ici à la plaine. L’expression « de plain-pied » évoque donc une maison où l’ensemble des pièces sont au même niveau que la plaine.

Amateurs de tournures alambiquées, d’expressions savoureuses, de mots peu coutumiers, vous vous régalerez avec le Projet Voltaire. On y découvre (ou redécouvre) avec bonheur la poésie et les fantaisies de notre langue.

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